Le déni de grossesse n’est pas aussi rare qu’on voudrait le penser et il peut toucher toutes les femmes en âge de procréer. Le déni de grossesse c’est une grossesse dissimilée à la femme enceinte jusqu’à la 20e semaine de grossesse au moins. La plupart du temps, la femme se rend tout de même compte de sa grossesse avant son accouchement. Mais il arrive aussi qu’elle ne s’en rende compte qu’au moment des contractions ou de la perte des eaux. 

Dans un cas ou dans l’autre, se pose alors la question de la prise en charge de ces femmes. Comment les frais de grossesses sont-ils remboursés ? 

Explications. 

 

Quelles sont les causes d’un déni de grossesse ? 

Le déni de grossesse est une grossesse se déroulant à l’insu de la femme qui ne se rend pas compte qu’elle est enceinte. On parle de déni partiel lorsque la femme se rend compte de sa grossesse avant son terme et on parle de déni complet lorsqu’il va jusqu’au troisième semestre de grossesse ou même, jusqu’à l’accouchement. 

Cette pathologie est connue depuis l’Antiquité, mais, encore aujourd’hui, c’est un sujet sensible, mal étudié par le corps médical. Très peu de renseignements et d’études existent sur le sujet. L’une des études les plus complètes, qui sert de référence, date de 2002 ! 

Il s’agit de l’étude de l’université de Berlin Humboldt menée sur 62 femmes en déni de grossesse. Les conclusions que l’on peut en tirer est qu’il n’y a pas de profil de femme plus en risque de faire un déni de grossesse. Toutes les femmes, en âge de procréer, sont concernées, de tout milieu social, qu’elles aient déjà des enfants ou non, qu’elles souhaitent procréer ou non, qu’elles soient dans une relation stable ou non…

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“Ces femmes se trouvent dans le déni, une forme de défense psychologique qui leur permet de façon presque magique de ne pas se rendre compte de leur grossesse. Elles ne la ressentent pas, ne la voient pas, et parfois personne ne la voit. “

Francesco Blanchi-Demicheli

Pourtant, toutes ces femmes ont un point commun: un problème psychologique. En effet, les psychologues expliquent que le déni de grossesse est un mécanisme de défense naturel de notre corps pour se cacher et se protéger d’une grande souffrance. Cela peut venir d’un traumatisme d’enfance ou au contraire, d’un événement récent, d’un environnement inadéquat, etc… Ainsi, une femme ayant déjà vécu une grossesse “normale” peut venir à faire un déni de grossesse pour son 2e, 3e ou 4e enfant. 

Francesco Bianchi-Demicheli, médecin adjoint responsable de l’Unité de Médecine sexuelle et Sexologie aux Hôpitaux universitaires de Genève explique: “c’est très important de savoir que ces femmes ne simulent pas, elles ne mentent pas. Elles se trouvent dans le déni, une forme de défense psychologique qui leur permet de façon presque magique de ne pas se rendre compte de leur grossesse. Elles ne la ressentent pas, ne la voient pas, et parfois personne ne la voit.». 

 

Comment les frais sont-ils remboursés en cas de déni de grossesse ?

En Suisse, l’assurance de base prend en charge les prestations spécifiques de maternité à savoir les examens de contrôle pendant et après la grossesse, l’accouchement, les soins obstétriques et les cours de préparation à l’accouchement et l’allaitement. 

L’assurance-maladie propose également une exemption de la participation aux coûts (franchise + quote part) concernant les frais médicaux prodigués à partir de la 13e semaine de grossesse, et ce, même si ces soins ne sont pas liés à la grossesse. 

En savoir plus sur les prestations de la LAMal pendant la grossesse 

Dans le cas d’un déni de grossesse et concernant la prise en charge des frais, la question de ce que couvre la LAMal ne se pose pas pour les prestations de maternité

  • Soit la femme en a bénéficié, dans ce cas elle sera pris en charge comme pour une grossesse classique.
  • Soit la femme, inconsciente de sa grossesse, n’en a pas bénéficié. La femme n’a pas effectué d’échographie, ni suivi de cours de préparation à l’accouchement, etc. Dans ce cas, seul son accouchement et ses examens post-partum seront pris en charge. 

 

Mais, qu’en est-il concernant la prise en charge complète des frais, liés ou non à la grossesse, complète, à partir de la 13e semaine de grossesse

Dans le cas d’une femme n’ayant pas conscience d’être enceinte avant son terme, sa caisse-maladie ne connait pas l’existence de cette grossesse. Ainsi, si elle a suivi des traitements, après la 13e de grossesse, ceux-ci n’ont pas été exemptés de franchise et de quote-part comme inscrit dans la loi LAMal. Elle devra alors commencer par informer sa compagnie d’assurance de sa grossesse et de la situation de déni de grossesse pour faire valoir ses droits concernant l’exemption de la participation aux coûts concernant les soins prodigués pendant une grossesse. Il n’y a pas de procédure générale à suivre pour réclamer le remboursement de la participation aux coûts. D’ailleurs, il n’y a pas (ou alors très peu) d’information sur le sujet sur les sites des différentes compagnies d’assurance tout comme sur le site de l’OFSP. Pour écrire cet article nous avons dû nous rapprocher de professionnels de l’assurance, des courtiers partenaires, qui ont su répondre à nos questions. C’est souvent lorsqu’on en a le plus besoin qu’on se rend compte des avantages de passer par un courtier en assurance. Pour ce cas précis de déni de grossesse, la femme venant d’apprendre sa grossesse n’a qu’à en informer son courtier en lui fournissant les justificatifs nécessaires (les factures des soins prodigués durant la grossesse non connue à l’époque entre autres) et il se chargera de contacter la compagnie d’assurance et le cas échéant, d’effectuer les démarches pour demander le remboursement de votre participation aux coûts. Des démarches qui peuvent être plus ou moins longues et plus ou moins compliquées selon votre situation bien particulière et votre compagnie d’assurance. D’où l’avantage de passer par un courtier en assurance !

Enfin, en Suisse, l’assurance-maladie de la mère considère les soins accordés et le séjour à l’hôpital d’un nouveau-né comme des prestations de maternité, et les prend en charge de la même manière, si celui-ci se trouve en bonne santé. 

Comment les frais du bébé sont pris en charge dans le cas d’un déni de grossesse ?

En savoir plus sur la prise en charge d’un nouveau-né

 

La prise en charge de l’enfant lors d’un déni de grossesse

La prise en charge médicale des bébés liés à un déni de grossesse se fait de la même manière que pour un enfant issu d’une grossesse classique. Néanmoins, ces bébés sont souvent plus fragiles étant donné qu’aucune disposition n’a été prise par leur mère, n’ayant pas conscience d’être enceinte. La femme a continué à fumer, boire, mal manger, ne pas faire de sport, etc. C’est pourquoi ces enfants sont plus sujets à souffrir de complications à la naissance. 

Or, dans le cas de complication à la naissance, les soins et les traitements prodigués au nouveau-né ne sont plus pris en charge par l’assurance-maladie de la mère. Ce sera sa propre assurance-maladie qui le couvrira en partie ou en totalité pour ces soins. Il y a un délai de trois mois après la naissance pour souscrire à l’assurance-maladie de bébé, même en cas de complication. 

Vient ensuite le problème des assurances complémentaires, un questionnaire de santé sera à remplir et la caisse se réserve le droit de refuser un enfant malade ou souffrant de complications. En temps normal, ce problème peut être évité en souscrivant à l’assurance prénatale qui permet l’affiliation automatique, de l’enfant, à une assurance complémentaire puisqu’aucun questionnaire médical n’est demandé. 

Seulement voilà, dans le cas d’un déni de grossesse partiel, la souscription à l’assurance prénatale, qui, comme son nom l’indique, doit se faire avant la naissance de l’enfant, est compliquée en raison du délai plus ou moins court pour effectuer les démarches nécessaires mais pas impossible !

Si vous êtes dans ce cas, que vous venez d’apprendre votre grossesse et qu’elle est déjà bien avancée, contactez nos équipes qui se chargeront de comparer les offres pour vous trouver les prix les plus bas du marché. Nos conseillers vous accompagnent également dans les démarches à effectuer gratuitement.  

Malheureusement, dans le cas d’un déni de grossesse complet, la souscription à l’assurance prénatale est impossible et le déni ne sert pas d’exception. L’assurance prénatale ne pourra pas être souscrite à posteriori de la naissance de bébé.

Vous avez un doute ? Une question à poser ?

Si vous vous trouvez dans le cas d’un déni de grossesse ou de tout autre type de situation particulière, nos conseillers peuvent vous éclairer sur vos droits ou sur les démarches à suivre.

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