Un accouchement n’est pas un événement anodin : une femme sur trois jugerait son accouchement traumatisant et près d’une femme sur dix souffrirait même de stress post-traumatique selon plusieurs études. Alors, quelles complications peuvent survenir lors d’un accouchement ? Quels traitements sont nécessaires pour se remettre d’un accouchement difficile ?
Quelles complications peuvent survenir lors d’un accouchement ?
Pour comprendre comment un accouchement peut se compliquer, il faut commencer par comprendre comment il se déroule. Chaque grossesse est unique et chaque accouchement est différent. Cependant, on peut catégoriser les différents accouchements en 3 groupes distincts :
- Accouchement vaginal (ou accouchement par voie basse) non Instrumental
C’est le scénario dont la majorité des femmes rêvent. C’est l’accouchement le plus naturel, celui qui nécessite le moins l’intervention de l’Homme. L’équipe médicale assiste la mère, l’encourage à pousser et à faire descendre le bébé. Elle accompagne le bébé vers la sortie et coupe le cordon.
- Accouchement vaginal instrumental
Il s’agit également d’un accouchement par voie basse mais qui nécessitera un petit coup de pouce, à l’aide d’instruments obstétricaux, pour aider le bébé à sortir. On parle alors d’extraction instrumentale. Selon les situations, celle-ci peut être réalisée avec des forceps, avec une ventouse obstétricale, avec des spatules ou par le biais d’une épisiotomie.
- Accouchement par césarienne
L’accouchement par césarienne est le seul qui ne se réalise pas par voie basse. Il est entièrement instrumental, la femme n’a pas à pousser. L’équipe médicale sort le bébé en ouvrant le ventre de la mère. Une césarienne est une intervention chirurgicale qui nécessite des soins postopératoires et un suivi plus important que pour un accouchement vaginal.
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Complications naturelles pendant ou après l’accouchement
Il faut bien noter qu’il peut exister des complications post-partum pour tout type d’accouchement, qu’il s’agisse d’un accouchement non instrumental ou d’une césarienne. Selon le type d’accouchement vécu et les différentes interventions pratiquées, les complications peuvent être de nature différente.
Déchirures périnéales
La déchirure périnéale est l’une des complications les plus fréquentes après un accouchement naturel, par voie basse. En effet, elle survient lors de la pousse et l’expulsion du bébé. Tandis que l’épisiotomie est une incision volontaire d’une partie du périnée pour aider le bébé à sortir, la déchirure périnéale se fait naturellement en raison d’un bébé trop gros, un périnée trop tonique ou encore l’utilisation d’instruments obstétricaux comme les forceps, les spatules ou les ventouses. Selon le type de déchirure, des points de suture peuvent être nécessaires. Les déchirures périnéales peuvent causer des douleurs, des difficultés à s’asseoir et aller aux toilettes, de l’épuisement, une incapacité à s’occuper de son enfant ou encore un syndrôme de stress post-traumatique.
L’hémorragie de la délivrance
L’hémorragie de la délivrance est l’une des complications les plus graves qui peut survenir à la suite d’un accouchement. Cette complication arrive en raison de morceaux de placenta, restés dans l’utérus, qui n’ont pas été expulsés. C’est ce qu’on appelle la rétention placentaire. L’utérus ne peut pas se contracter ce qui génère des saignements internes.
Une hémorragie non traitée à temps peut engendrer la pire des conséquences : le décès de la patiente.
Thrombose veineuse
Un accouchement peut causer la formation de caillots sanguins dans le système veineux de la femme. C’est ce qu’on appelle la thrombose veineuse.
Celle-ci peut concerner une veine non importante, superficielle. On parle alors de paraphlébite. C’est le cas le moins grave.
Lorsque la thrombose survient sur une veine profonde de la jambe (phlébite) ou une veine du bassin de la femme, les conséquences peuvent être graves et aller jusqu’à l’embolie pulmonaire (l’obstruction d’une artère des poumons).
Infections
L’accouchement peut engendrer un certain nombre d’infection chez la femme :
- Endométrite (ou infection de la muqueuse de l’utérus)
- Cystite (infection urinaire localisée au niveau de la vessie)
- Pyélonéphrite (infection affectant le rein et la voie urinaire)
L’épisiotomie ou des déchirures périnéales peuvent également causer des infections.
Une femme souffrant d’une infection verra sa température corporelle augmenter. En effet, les infections sont souvent associées à une forte fièvre, appelée la fièvre du post-partum.
Les équipes médicales surveillent généralement la température de la femme dans les jours suivants son accouchement.
Violences obstétricales subies pendant l’accouchement
Un accouchement peut être considéré comme difficile et traumatisant chez la femme, même si, a première vu, il s’est déroulé sans “complications médicales”. De plus en plus de femmes dénoncent les violences (verbales, physiques, etc.) qu’elles ont subies lors de leur accouchement. On parle alors de violences obstétricales : des humiliations, du stress, un manque d’écoute, un manque d’empathie ou encore de la brutalité de la part de l’équipe médicale.
Complications chez le nouveau-né
En dehors de complications chez la mère, le nouveau-né peut lui aussi souffrir de complications diverses dont les plus fréquentes sont la prématurité (naissance avant le terme), le faible poids ou encore une pathologie détectée à la naissance.
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Quels traitements pour se remettre d’un accouchement traumatique ?
De manière générale, il est conseillé à toutes les femmes venant d’accoucher de se reposer pour permettre au corps de récupérer. On assiste également ces dernières années à une normalisation des dépression périnatale et à la libération de la parole de la femme. Elle sera invitée à consulter dans le cas d’un baby-blues par exemple.
Pour les accouchements dits difficiles ou traumatisant, la femme nécessitera davantage de suivi médical.
Les soins pour se remettre physiquement d’un accouchement
Les femmes ayant accouché par césarienne auront un suivi post-opératoire poussé, tout comme pour toute autre opération chirurgicale.
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Soins post-opératoires
Les femmes ayant accouché par césarienne ou ayant dû être opérées en conséquence d’une hémorragie ou d’une infection des suites de leur accouchement, seront surveillées plusieurs semaines après l’intervention. Certaines femmes devraient rester allongées plusieurs jours voire semaines après leur accouchement.
Ces soins sont pris en charge par l’assurance de base dans le cadre d’une hospitalisation en chambre commune.
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Adopter les bons gestes
Pour éviter les infections, permettre à la peau de cicatriser au plus vite ou encore diminuer les douleurs physiques, plusieurs gestes sont conseillés particulièrement pour les femmes ayant subi une épisiotomie ou des déchirures périnéales.
De manière générale, il faudra
- Adopter une bonne hygiène particulièrement sur la zone de l’épisiotomie ou des déchirures
- Soulager la douleur avec de l’eau et du froid
- Opter pour un régime riche en fibres
- Utiliser des traitements de médecines douces (huiles essentielles)
Pour pratiquer des activités post-partum adaptées ou encore se soigner avec des traitements de médecines douces, une assurance complémentaire sera nécessaire pour couvrir les frais.
Les soins pour se remettre psychiquement d’un accouchement
Consulter un médecin, une sage-femme ou un psychiatre
Les dépressions périnatales (dépression prénatale et dépression post-natale) ont longtemps été un tabou dans notre société. Or, il s’agit d’un événement naturel du corps de la femme provoqué par le chamboulement hormonal ou des actes et des évenements qui ont créé de véritables traumatismes.
Pourtant, les dépressions périnatales ne sont pas (encore) reconnues comme une maladie à part entière en Suisse. Néanmoins, les consultations chez un psychiatre, un psychologue-psychothérapeuthe (pris en charge par la LAMal depuis le 1er juillet 2022 à certaines conditions), le médecin de famille ou encore la sage-femme, seront pris en charge par l’assurance de base et peuvent grandement contribuer aux rétablissements de la femme.
Lire aussi : Dépression périnatale : tout ce qu’il faut savoir
Entretien de vécu d’accouchement
Pour réduire les risques de stress post-traumatique, un entretien est de plus en plus proposé après l’accouchement. Ce nouveau système a été mis en place dans le canton de Vaud, au CHUV de Lausanne, qui permet à toutes les femmes, ayant vécu un accouchement jugé difficile ou non, de s’exprimer sur leur expérience. Dans les faits, cette pratique existait déjà (au HUG de Genève par exemple) mais pas aussi poussée et organisée qu’au CHUV.
“Nous n’allons pas attendre que les femmes viennent frapper à notre porte. Toutes les patientes se verront proposer systématiquement un tel entretien ce qui, à ma connaissance, est unique” explique David Baud, Chef du Service d’obstétrique à SwissInfo.ch
Vous êtes enceinte ?
Et si votre enfant naissait prématurément et avait besoin de soins spécifiques à la naissance ? Et s’il naissait avec une pathologie ?
Souvent, dans de tels cas, les couvertures de la LAMal sont insuffisantes et les complémentaires, nécessaires pour soigner bébé, refusent son adhésion.
C’est le principal avantage de l’assurance prénatale : couvrir bébé dès ses premières secondes de vie et ne pas avoir à remplir de questionnaire de santé.
L’assurance prénatale, c’est la garantie d’offrir toutes les protections à son enfant.