On entend tout et son contraire sur les possibles bienfaits ou conséquences d’une consommation de viande ou non sur la croissance et le bon développement de l’enfant. Qu’en est-il réellement ? Est-il dangereux d’arrêter de manger de la viande lorsque l’on est un enfant ?
Arrêter de manger de la viande, un effet de mode ?
Il y a un siècle, la viande était un mets de luxe. La grande majorité de la population ne pouvait en consommer qu’une ou deux fois par semaine en raison de son prix très élevé. Aujourd’hui, l’intensification des élevages a rendu la viande bien plus accessible. La majeure partie de la population en consomme même tous les jours et certains même, trois fois par jour. Une différence d’habitude de consommation, pas toujours justifiée sur le plan scientifique. D’ailleurs, on entend de plus en plus d’avertissements concernant notre consommation de viande et les éventuelles conséquences sur notre santé. La sur-consommation de viande dite “rouge”, par exemple, pourrait entraîner des maladies digestives et cardio-vasculaires. Pour certains experts, elle perturberait la flore intestinale. À cela s’ajoutent les conséquences catastrophiques qu’ont les élevages intensifs sur notre planète. Ils seraient même la première cause de pollution dans le monde. Les conditions d’abattage des animaux sont également passées au crible. On a pu voir des vidéos choquantes, filmées dans des abattoirs, circuler sur Internet et créer de grandes polémiques au sein de notre société. Autant de raisons qui poussent de plus en plus de personnes à devenir végétariennes, végétaliennes ou encore vegan. Tout simplement, à arrêter définitivement de consommer de la viande ou à arrêter de consommer tout produit d’origine animal.
Différencier le végétarisme, le végétalisme et le véganisme
Les végétariens sont des personnes ayant choisi de ne plus consommer de viande et de poisson, mais de continuer de s’alimenter avec des produits issus de l’exploitation animal comme par exemple le lait, les œufs, le fromage, etc. L’idée est que la consommation de produits d’origine animale est tolérée tant qu’il n’y a pas abattage.
Les végétaliens quant à eux, refusent de consommer tous produits issus de l’exploitation animale. Ils ne consomment donc ni viande, ni poisson, ni œuf, ni miel, ni produits laitiers.
Les vegans sont les plus extrémistes dans la mouvance puisqu’ils refusent de consommer tous produits issus de l’exploitation animale, mais pas seulement dans l’alimentation, mais bien dans tous les secteurs. Ils bannissent le cuir, la soie, le daim, la laine, la fourrure, les cosmétiques, etc.
Enfin, les flexitariens sont des personnes qui limitent leur consommation de viande et de poisson, mais peuvent en consommer occasionnellement.
Lire aussi : Grossesse : comment éviter les infections alimentaires ?
Y a t-il un danger si mon enfant arrête de consommer de la viande ?
On entend souvent que pour bien grandir, il faut avoir une alimentation équilibrée et manger de tout. En effet, c’est durant l’enfance que nos besoins nutritifs et énergétiques sont les plus élevées. Retirer un ou plusieurs aliments de l’alimentation de votre enfant n’est donc pas anodin, mais pas non plus obligatoirement dangereux. Le tout est de bien veiller à ce que l’enfant ne développe pas de carences nutritionnelles. Concernant l’arrêt de consommation de viande ou de poisson, il faudra effectuer un contrôle régulier des apports en fer et en oméga 3 par exemple..
Pour Nicoletta Bianchi, diététicienne spécialisée en pédiatrie au CHUV, “une alimentation végétarienne bien conduite peut représenter un bon équilibre chez l’enfant, pour autant que tous ses besoins soient couverts”. Mais couvrir tous les besoins de l’enfant n’est pas une chose facile surtout dans le cas où plusieurs séries d’aliments sont retirées de l’alimentation comme c’est le cas avec le végétalisme et le véganisme. D’ailleurs, le tableau des carences alimentaires est nettement plus important dans ces cas-là. Plus on retire d’aliments, plus de besoins seront à couvrir. Pour la diététicienne, si un mode de vie végétarien peut être bénéfique pour l’enfant, le végétalisme et véganisme sont, quant à eux, beaucoup plus dangereux et représentent une alimentation à risque chez ce dernier. Ce style d’alimentation nécessite, dans la plupart des cas, l’apport de compléments alimentaires. Opinion partagée par de nombreux pédiatres, qui voient de plus en plus d’enfants âgés de moins de 3 ans souffrir de carences sévères en raison de la substitution de leur lait par des boissons végétales. Ils alertent les parents sur le fait que ces carences peuvent avoir des conséquences irrémédiables, surtout si elles atteignent le développement cérébral. Pour le docteur Laetitia-Marie Petit, médecin au service de gastroentérologie pédiatrique des HUG, il faut faire attention au déséquilibre alimentaire : “pour les enfants végétariens, une alimentation trop riche en fibres peut les empêcher de recevoir les calories nécessaires à leur croissance, avec un effet de satiété précoce “.Le tout est de savoir bien compenser le retrait d’un aliment sans surcompenser avec un autre type d’aliment, comme les fibres par exemple, et de bien s’informer auprès d’un diététicien ou d’un médecin “sérieux” sur la question.
Comment éviter les carences alimentaires ?
Vous l’aurez compris, le principal risque de ce type d’alimentation est de souffrir de carences alimentaires, qui peuvent avoir des conséquences irréversibles particulièrement chez les enfants. Les enfants adoptant ce type de diète se retrouvent particulièrement à risque pour des carences en vitamines B12, en vitamine D, en calcium et en Fer. La carence en fer peut être dangereuse, surtout si elle survient entre 0 et 3 ans. Elle peut se manifester par un retard de croissance ou des troubles du comportement. Une carence en vitamines B12, essentielle au bon renouvellement cellulaire et à la fabrication des globules rouges, peut être également très néfaste pour le système neurologique et peut entraîner des troubles durables chez l’enfant comme des troubles cognitifs, des troubles de l’équilibre ou encore de la coordination. Les oméga 3, très présents dans les poissons gras, participent au développement du cerveau et de la rétine. La vitamine D et le calcium, très présents dans les produits laitiers, sont nécessaires pour les os.
Que se passera-t-il quand votre enfant sera grand ?
Sera-t-il capable d’entreprendre ces projets sur le plan financier ?
Pour le moment, votre enfant est un enfant. Dans quelques années, votre enfant commencera ses études ou voudra s’acheter sa première voiture.
Vous voulez aider votre enfant à devenir grand : épargnez dès maintenant pour ses projets d’avenir grâce à l’épargne enfant.