L’assurance perte de gain n’est pas réservée qu’aux indépendants et aux employeurs. Mères et pères au foyer ont aussi intérêt à se prémunir contre des pépins de santé qui entraîneraient des frais de garde et/ou d’une aide à domicile supplémentaires. Nos conseils.

Cela faisait presque trois ans qu’elle et son mari essayaient d’avoir un enfant. «Je ne vous raconte pas notre joie et celle de nos proches au moment de l’annonce de la grossesse, puis de la naissance de notre petit garçon !», se souvient Jennifer, 42 ans. C’était il y a deux ans. Elle décide alors de se consacrer le plus pleinement possible à son nouveau rôle de maman et démissionne de son poste de travail. Son époux, lui, passe d’un 80% à plein temps pour assurer un revenu «un peu juste, mais correct» pour toute la famille. Comme elle, 22,8% des mères et 3,2% des pères ont fait le choix de rester à la maison pendant les trois premières années de vie de leur enfant, recense l’Office fédéral de la statistique (chiffres pour 2021). «C’était merveilleux de me lever chaque matin avec pour seul programme celui de passer du temps avec mon petit bout d’homme», raconte-t-elle. Merveilleux, mais éreintant, concède-t-elle. «C’est un job 24h sur 24h, en quelque sorte. Quand on s’assoupit, on n’est jamais vraiment endormie, on reste en veille, attentive au bébé. Et puis, il y a les réveils nocturnes avec des tétées qui ont tardé à s’espacer».Les nuits ne sont pas réparatrices et, dans le même temps, les journées sont chargées: allaitement, entretien de la maison, les courses et la préparation des repas. Et puis la gestion de tous les imprévus – maladie du petit, la famille qui débarque et une vie sociale à préserver.

Pendant un an, Jennifer tient le rythme, «l’emploi du temps était millimétré. Le budget aussi. Il fallait rester dans les clous. Ça roulait bien». Jusqu’au jour où elle est saisie d’une vive douleur dans le bas du dos, qui irradie dans la jambe. «On venait de fêter le premier anniversaire du petit, je me suis retrouvée clouée au lit, brusquement paralysée dans mon élan.» Verdict du médecin: hernie discale. «Il me fallait une vingtaine de minutes pour arriver jusqu’aux toilettes, j’en pleurais. Imaginez: prendre mon enfant dans les bras, alors qu’il ne marchait pas encore. Je ne pouvais plus le changer, le baigner. Je ne pouvais plus non plus faire les courses, le ménage, … impossible!». A la prise d’antidouleurs et anti-inflammatoires, elle doit respecter un repos total.

 

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L’assurance accidents protège les salariés

Les parents vivent à l’étranger, les beaux-parents sont âgés, «nous avons dû engager une aide pour l’entretien de la maison et pour garder notre enfant. Ça nous coûtait plus de 3500 francs par mois. Et ça a littéralement fait exploser notre budget!»

Jennifer n’est pas assurée contre la perte de gain. En l’absence d’employeur, elle n’est pas non plus couverte par la loi fédérale sur l’assurance accidents (LAA), qui protège les travailleurs contre les risques liés à une maladie ou des accidents professionnels. L’assurance maladie couvre quant à elle seulement les frais médicaux. Quant à l’assurance invalidité (AI), les démarches sont longues, nécessitant un calcul du degré d’invalidité, sur la base duquel sera décidé l’octroi ou non d’une rente.

Le couple doit alors demander un coup de pouce financier à son entourage. Il a fallu huit semaines à Jennifer pour se remettre sur pied. Aujourd’hui elle a repris un emploi à temps partiel et avec son mari ils remboursent les sommes empruntées à leurs proches.

 

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Assurance perte de gain: recevoir une rente pour engager ces frais

Le couple aurait pu s’épargner ces tracas si Jennifer avait souscrit à une assurance perte de gain – appelée aussi parfois assurance individuelle d’indemnités journalières. Ce type de contrat, dont la prime oscille généralement entre 20 et 40 francs mensuels selon les prestations garanties, n’est en effet pas réservée aux employeurs et indépendants.
Mères et pères au foyer peuvent également bénéficier d’une telle protection. De même qu’un salarié qui voudrait s’assurer de pouvoir conserver le même niveau de vie en cas d’incapacité de travail qui se prolongerait.
Certains assureurs proposent aussi des assurances spécifiques pour «frais de ménage» qui couvrent les frais supplémentaires de garde, de ménage et de repas en cas d’incapacité liée à une maladie ou un accident et, selon les contrats, même en cas de maternité.
Dans le cas de Jennifer, grâce à une telle assurance, elle aurait reçu une rente lui permettant d’engager tous les frais liés à la garde de son enfant et à l’aide ménagère dont elle, son mari et son bébé avaient besoin pendant la période de son alitement.

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