La fausse couche est le terme le plus couramment utilisé pour désigner une interruption involontaire de grossesse. Celles-ci représentent une grossesse sur cinq en Suisse et sont toujours plus nombreuses en raison de l’âge, toujours plus tardif, des femmes enceintes. Vous l’aurez compris, l’âge de la femme est une raison pouvant expliquer une fausse couche, mais pas seulement. Nous faisons le point. 

 

Quelles sont les causes d’une fausse couche ? 

On constate une augmentation du nombre de fausses couches ces dernières années dans notre société. Cette augmentation s’explique principalement par l’âge, de plus en plus tardif, de la femme. En effet, plus l’âge de la mère est avancé, plus les risques de faire une fausse couche augmente. À partir de 40 ans, le risque de faire une fausse couche passe de 15% à 40% ! L’âge est donc un facteur augmentant le risque de perdre son bébé mais, cela n’explique pas forcément pourquoi la fausse couche a eu lieu. Dans la majorité des cas, les équipes médicales ne trouvent pas de cause précise à la fausse couche. Elle peut provenir de plusieurs facteurs.

 

Anomalie génétique chez l’embryon 

Dans plus de 60% des cas, la fausse couche est due à une anomalie génétique de l’embryon. L’embryon n’est pas viable, il ne peut pas se développer alors la grossesse s’interrompt. L’anomalie peut concerner une malformation d’un organe, du système nerveux, etc.) ou encore au niveau des chromosomes. 

 

Maladie et hérédité de la mère 

Certaines maladies ou problèmes médicaux sont à suivre de près lors de la grossesse car ils peuvent prédisposer à la fausse couche. 

    • Le diabète : ce n’est un secret pour personne, le diabète doit être suivi de près durant la grossesse. Un diabète qui  n’est pas suivi correctement augmente fortement le risque de perdre le fœtus.
    • L’obésité : L’obésité de la mère peut multiplier par 2 voire 3 le risque de fausse couche
    • Les problèmes des ovaires et du col de l’utérus : on parle notamment du fibrome, du SOPK (syndrome des ovaires polykystiques) ou toute autre anomalie diagnostiquée dans le fonctionnement de l’appareil reproducteur féminin sont à surveiller de près durant une grossesse 
    • Les problèmes hormonaux : Un dérèglement hormonal ou une maladie comme l’endométriose peuvent prédisposer à la fausse couche. Selon l’étude européenne sur l’endométriose, il existe bel et bien un sur-risque de fausse couche pour les femmes souffrant de cette maladie. L’étude parle de 10% de risque de fausse couche supplémentaire. L’hyperthyroïdie favorise également le risque de fausse couche. Il s’agit d’une maladie de la glande thyroïde qui a pour conséquence la surproduction d’hormone.
    • Les maladies auto-immunes comme le Lupus ou la maladie cœliaque (allergie au gluten) augmentent de le risque de fausse couche 
    • Les troubles de la coagulation sanguine augmentent également la prédisposition de la femme à la fausse couche. 
    • Le covid 19 ? Il est trop tôt pour l’affirmer, mais selon plusieurs études, une infection au coronavirus pourrait favoriser le risque de fausse couche. Le covid placentaire foudroyant, un phénomène récemment identifié ne touche que peu de femmes enceintes (1% environ) mais peut entraîner le décès du fœtus.
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À noter que les fausses couches ne sont pas héréditaires. Si votre mère a subi beaucoup de fausse couche ce ne sera pas forcément votre cas. En revanche, certains problèmes génétiques et héréditaires peuvent amener à un risque de fausse couche plus élevé que la moyenne. 

 

Hygiène de vie et événements pendant la grossesse 

En dehors des prédispositions de la mère, d’éventuelles maladies et infections attrapées pendant la grossesse, peuvent provoquer une fausse couche.  La femme enceinte doit particulièrement être attentive aux infections alimentaires comme la listériose, la toxoplasmose ou encore la salmonellose. 

Lire aussi : Alimentation grossesse : comment éviter les infections alimentaires ?

D’autres infections sont à surveiller de près car augmentant le risque de fausse couche comme la rubéole ou encore le cytomégalovirus

En ce qui concerne l’hygiène de vie, certains comportements sont à proscrire pour éviter la fausse couche ou une malformation : 

  • La consommation de drogue (cocaïne, héroïne, etc.) 
  • La consommation d’alcool 
  • La consommation de café (à l’excès) 
  • La consommation de certains médicaments 
  • Être en contact ou consommer certains produits chimiques
  • Le travail pénible (surcharge horaires, charges lourdes, stress, etc.)

À noter que la cause de la plupart des fausses couches ne sont pas identifiées en raison des nombreux examens et analyses à réaliser pour se faire et de l’absence du fœtus expulsé naturellement. Néanmoins, lorsque la fausse couche se produit à l’hôpital, le fœtus  est analysé pour déterminer la cause de la fausse couche. De plus, une femme qui subit des fausses couches a répétition sera amenée à réaliser des examens appronfondis pour en déterminer la cause (à partir de la 3ème fausse couche généralement). 

 

Quels sont les symptômes d’une fausse couche ? 

Pour identifier les symptômes propres à une fausse couche il faut d’abord distinguer les deux types de fausse couche possible : 

  • La fausse couche précoce qui a lieu avant la 14ème semaine de grossesse
  • La fausse couche tardive qui a lieu entre la 14ème et la 22ème semaine de grossesse.

 

Les symptômes d’une fausse couche précoce 

La fausse couche précoce est le cas le plus fréquent de fausse couche. Elle survient avant 14 semaines d’aménorrhée (durant le premier trimestre). Les symptômes de la fausse couche sont souvent des saignements plus ou moins intenses, des douleurs plus ou moins fortes en bas du ventre voire des contractions. Certaines femmes voient les signes de leur grossesse complètement disparaître comme les seins qui dégonflent, les nausées qui disparaissent, etc. 

Concernant le fœtus, il sera dans la plupart des cas expulsé naturellement. Dans ce cas, aucune hospitalisation ni intervention médicale ne sera nécessaire. D’ailleurs, certaines femmes ne se rendent même pas compte qu’elles viennent de perdre leur bébé.

Il se peut également que l’expulsion du fœtus se fasse tardivement ou ne se fasse pas du tout. Les équipes médicales préconisent d’attendre l’expulsion naturelle mais l’attente peut être traumatisante pour la femme. L’équipe médicale peut également programmer une aspiration du fœtus. Cette opération nécessite une hospitalisation et une anesthésie générale. 

 

Les symptômes d’une fausse couche tardive 

Entre la 14ème et la 22ème semaine d’aménorrhée, il s’agit d’une fausse couche tardive. C’est souvent la fausse couche la plus éprouvante tant physiquement que psychiquement pour les femmes : il faut accoucher du foetus décédé. Cela peut être un véritable traumatisme pour les parents. Ils pourront choisir de voir l’enfant ou non. 

Les symptômes d’une fausse couche tardive sont les mêmes que ceux d’un accouchement : 

  • Fortes contractions 
  • Régularité des contractions
  • Perforation naturelle de la poche des eaux
  • Saignement

 

Quels traitements et soins en cas de fausse couche ? 

Chaque grossesse est différente et de la même manière, chaque fausse couche l’est également. Même si deux femmes ont vécu une fausse couche aux symptômes similaires, elles n’auront pas obligatoirement les mêmes séquelles et besoin des mêmes soins. C’est le cas notamment du soutien psychologique qui peut être nécessaire pour certaines femmes ou parents afin de se remettre de cet événement traumatisant. 

En dehors d’un suivi psychologique, une femme ayant vécu une fausse couche précoce ne nécessitera généralement pas de soins particuliers. Il faudra néanmoins surveiller l’état de l’utérus de la femme grâce à une échographie ou bien d’un prélèvement de tissu dans l’utérus (un curetage). 

Pour la femme ayant vécu une fausse couche tardive en revanche, sa grossesse étant bien plus avancée, elle nécessitera de certains traitements pour aider son corps à se remettre. Des médicaments sont notamment prescrits pour stopper la montée de lait. La femme sera davantage surveillée, car plus sujette aux infections. 

 

Comment les frais sont-ils remboursés en cas de fausse couche ? 

Les séances chez le psychothérapeute sont désormais remboursées par l’assurance de base en Suisse. Pour en savoir plus sur les conditions de remboursement, nous vous invitons à lire l’article de notre partenaire sur le sujet : Psychothérapie : une modification de la prise en charge de l’AOS

En ce qui concerne les soins et examens pratiquées sur la femme encore enceinte, ils sont pris en charge par l’assurance maladie obligatoire mais si la fausse couche a eu lieu avant la 13ème semaine de grossesse, la mère restera redevable de la quote-part et franchise de son assurance. En revanche, si la fausse couche a eu lieu après la 13ème semaine de grossesse les soins entrent dans le cadre des prestations maternité et seront totalement pris en charge. La femme ne devra pas payer de participation. 

Pour augmenter son niveau de prestations pendant la grossesse, il est possible de souscrire aux assurances complémentaires mais, prudence, car la grande majorité des prestations maternité incluses dans ces assurances complémentaires sont soumises à des délais de carence de plusieurs mois. Une fois enceinte, y souscrire ne vous couvrira pas. 

 

Tout savoir sur les prestations maternité en Suisse

Tout savoir sur les délais de carence des assurances complémentaires

 

Comment se prémunir d’une fausse couche ?

Une grossesse tardive, après 40 ans, est généralement considérée comme une grossesse à risque. En Suisse, une grossesse à risque donne droit aux mêmes droits qu’une incapacité de travail. La femme peut donc s’arrêter de travailler dès le début de sa grossesse et rester au repos pour limiter les risques de fausses couches, sans pour autant perdre ses droits. D’autres situations sont considérées comme des grossesses à risque comme une grossesse gémellaire par exemple.  

Pour en savoir plus : Grossesse à risque et emploi : quels sont mes droits ?

Pour limiter le risque de fausse couche, la femme sera invité à limiter ses efforts, ses déplacements, à éviter les sources de stress et à avoir une bonne hygiène de vie et une bonne alimentation afin d’éviter les infections

L’idéal est d’en parler à son médecin et d’appliquer ses conseils. Une femme ayant une forte consommation de tabac par exemple, ne devra pas obligatoirement arrêter de fumer pendant sa grossesse. L’arrêt total de tabac peut avoir de plus graves conséquences que sa consommation contrôlée par le médecin. Chaque situation est différente. 

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